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Microsoft force l'adoption de Copilot en interne : « l'utilisation de l'IA n'est plus facultative », indique l'entreprise qui envisage même de noter l'usage de son IA dans les bilans de performance annuels

Le , par Stéphane le calme

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Microsoft force l’adoption de Copilot en interne : « l'utilisation de l'IA n'est plus facultative », indique l'entreprise
qui envisage même de noter l’usage de l’IA dans les bilans de performance annuels

L’IA n’est plus une option, elle devient une obligation. Ce message, envoyé via un mémo interne par une haute dirigeante de Microsoft, marque une inflexion brutale dans la culture de l’entreprise. Derrière un langage corporate bien huilé, se cache une réalité plus troublante : Microsoft tente d’imposer par le haut l’usage de ses propres outils d’IA, non seulement comme levier de productivité, mais aussi comme nouvelle norme de conformité professionnelle. Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ?

Contexte

Microsoft, pourtant co-investisseur stratégique d’OpenAI et promoteur infatigable de l’IA dans la suite Office, fait aujourd’hui face à une situation paradoxale : les entreprises rechignent à adopter sa solution Copilot, tandis que les salariés eux-mêmes se tournent spontanément vers ChatGPT, perçu comme plus simple, plus accessible, voire plus puissant.

Alors que Microsoft mise massivement sur son assistant Copilot (intégré à Word, Excel, Outlook ou Teams) pour faire entrer l’IA dans les flux de travail professionnels, la réalité du terrain est plus contrastée : les décideurs informatiques hésitent à payer le prix fort, et les utilisateurs contournent l’outil pour utiliser directement ChatGPT.

Une consigne qui ne laisse plus place au choix

Microsoft demande à certains managers d'évaluer les employés en fonction de leur utilisation de l'IA en interne, et le géant du logiciel envisage d'ajouter une mesure liée à cela dans son processus d'évaluation, selon des sources de Business Insider. Julia Liuson, présidente de la division de Microsoft responsable des outils de développement tels que le service de codage d'IA GitHub Copilot, a récemment envoyé un courriel demandant aux cadres d'évaluer les performances des employés en fonction de leur utilisation d'outils d'IA internes tels que celui-ci.

« L'IA fait désormais partie intégrante de notre façon de travailler », a écrit Liuson. « Tout comme la collaboration, la réflexion axée sur les données et la communication efficace, l'utilisation de l'IA n'est plus facultative - elle est essentielle à chaque rôle et à chaque niveau. »

Mais cette injonction soulève un malaise. Car ce qui était jusqu’ici encouragé devient maintenant prescrit, évalué, mesuré. Microsoft envisage même de noter l’usage de l’IA dans les bilans de performance annuels. Un virage qui transforme les employés en ambassadeurs — volontaires ou non — d’une technologie maison encore largement expérimentale.

Derrière l’idéologie de « l'IA pour tous », Microsoft poursuit un objectif bien plus stratégique : montrer l’exemple au marché en utilisant en interne ses propres solutions. Le problème ? Cela revient à utiliser les salariés comme preuve vivante du succès de Copilot, quitte à forcer son adoption.

Cette démarche évoque une logique de « dogfooding » inversée : ce ne sont plus les produits qui doivent convaincre les équipes, mais les équipes qui doivent valider les produits... qu’elles le veuillent ou non. Ce changement de posture pose la question de la sincérité de l’adhésion. Utilise-t-on Copilot parce qu’il améliore réellement le travail, ou pour répondre à une pression hiérarchique implicite ?

Ces changements visent à remédier à ce que Microsoft considère comme un retard dans l'adoption interne de ses services d'IA Copilot, selon deux autres personnes ayant connaissance de ces projets. L'entreprise souhaite accroître l'utilisation de ces services à grande échelle, mais elle veut aussi que les employés qui conçoivent ces produits aient une meilleure compréhension des outils.


Quand la culture d’entreprise devient laboratoire de R&D

L'affirmation selon laquelle l'IA doit être « au cœur de chaque rôle et à chaque niveau » est audacieuse. Microsoft, en tant que leader dans le développement d'outils d'IA comme GitHub Copilot, Copilot pour Microsoft 365 (intégré à Word, Excel, PowerPoint, Outlook et Teams), a tout intérêt à ce que ses propres troupes adoptent massivement ces technologies. C'est une stratégie double : d'une part, démontrer la viabilité et l'efficacité de ses produits « in-house » avant de les vendre au monde entier. D'autre part, générer un flux constant de données d'utilisation et de retours d'expérience essentiels pour l'amélioration continue de ses modèles d'IA.

Cependant, cette « obligation » soulève des interrogations. S'agit-il d'une conviction profonde de la part de la direction quant aux gains de productivité inhérents à l'IA, ou d'une pression commerciale déguisée pour valider des investissements massifs dans ce domaine ? Dans la « guerre de l'IA » que se livrent les géants de la technologie, cette directive peut aussi être perçue comme un moyen de mobiliser l'ensemble de l'entreprise pour ne pas perdre de terrain face à des concurrents acharnés.

Une réponse à la montée de la concurrence ?

Il est difficile d’interpréter ce mémo sans le replacer dans son contexte concurrentiel. GitHub Copilot, longtemps leader dans les outils d’assistance au codage, est menacé par de nouveaux venus comme Cursor, qui séduisent de plus en plus de développeurs par leur réactivité, leurs fonctionnalités avancées et leur flexibilité. Face à cette menace, Microsoft semble vouloir verrouiller l’usage de ses outils en interne, comme un levier de crédibilité commerciale. C’est une réponse défensive. Mais elle risque de se retourner contre l’entreprise si elle est perçue comme autoritaire plutôt qu’inspirante.

En effet, Microsoft a décidé de restreindre l’utilisation de son extension C/C++ pour Visual Studio Code aux seules versions officielles de son éditeur. Les déclinaisons alternatives populaires de VS Code, telles que VSCodium ou Cursor, se retrouvent ainsi privées de cet outil indispensable, une décision qui suscite l’inquiétude dans la communauté du logiciel libre. Les développeurs qui discutent du problème dans le répertoire GitHub de Cursor ont noté que Microsoft a récemment mis en place une capacité d'agent logiciel d'IA concurrente, appelée Agent Mode, dans son logiciel Copilot.


30 % du code de Microsoft a été généré par l'IA Copilot, selon son PDG

Lors d’une discussion publique à LlamaCon (conférence IA de Meta), Satya Nadella a révélé que « 20-30 % du code » hébergé dans les dépôts de Microsoft est aujourd’hui « écrit par un logiciel » (autrement dit, généré par une intelligence artificielle).

L’annonce de Nadella n’est pas un hasard. Microsoft a massivement intégré l’IA dans ses outils de développement. En particulier, GitHub Copilot est devenu le compagnon codant par défaut de nombreux développeurs. Cette extension (disponible dans Visual Studio Code, Visual Studio, JetBrains, etc.) utilise le modèle Codex d’OpenAI – entraîné sur des milliards de lignes de code public – pour suggérer automatiquement des fonctions ou des lignes de code selon le contexte.

Microsoft a même rebaptisé de nombreux assistants sous la marque “Copilot” : il existe une douzaine de produits Copilot, pour résumer les emails (Copilot dans Outlook), transcrire des réunions (Copilot pour Teams), guider l’utilisation de Windows ou générer du code sur GitHub. La tendance est globale : GitHub annonce avoir atteint 1,3 million d’abonnés payants à Copilot début 2024, dont 50 000 licences entreprises (Accenture, Goldman Sachs, etc.). L’IA est aussi intégrée aux plateformes Azure et à Visual Studio ; par exemple, GitHub Copilot fournit depuis fin 2023 un chat interactif et peut même générer du code à partir d’une maquette ou d’une demande en langage naturel :
  • GitHub Copilot : extension IA pour VS Code/Visual Studio qui complète le code en temps réel et peut générer des fonctions entières à partir de commentaires
  • Copilot Chat (Visual Studio) : chat d’assistance codant qui permet de poser des questions sur le code en langage naturel.
  • Copilot for Microsoft 365 : assiste dans la rédaction de documents, emails, tables de données par l’IA.
  • Copilot dans Teams, Outlook, Word… : fonctionnalités IA (résumés, traductions, recherche).

Dans tous ces outils, le principe est le même : l’IA aide le développeur à accélérer les tâches répétitives (rédiger du boilerplate, corriger la syntaxe, produire des tests unitaires, etc.) afin qu’il se concentre sur l’architecture ou les défis complexes. La stratégie de Microsoft est de faire de « Copilot » une attente commune pour tout logiciel professionnel.

Source : memo de Julia Liuson

Et vous ?

Jusqu’où une entreprise peut-elle aller pour conditionner l’usage interne de ses produits sans tomber dans l’autoritarisme technologique ? Un salarié a-t-il le droit de refuser d’utiliser une IA imposée s’il estime qu’elle nuit à sa méthode de travail ?

Quels sont les risques de faire de l’usage de l’IA un critère d’évaluation individuelle ?

L’imposition de Copilot en interne est-elle un aveu de fragilité face à des concurrents comme Cursor ou Replit ?

Peut-on encore parler de libre concurrence si une entreprise verrouille son écosystème avec ses propres outils ?

Est-ce aux salariés de porter la légitimité commerciale d’un produit, ou au produit de convaincre par ses qualités ?

Le recours à des assistants IA comme Copilot améliore-t-il réellement la productivité, ou crée-t-il une dépendance cognitive ?
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Avatar de Razmauve12
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 04/07/2025 à 10:05
A mon sens, l'IA reproduit de l'existant, mais innover ? Certaines tâches sont automatisables, mais ils devraient faire preuve d'imagination pour ressourcer leurs profils sur des tâches plus complexes, plus créatives. Surtout dans le domaine du jeux-vidéos.
A force de "trancher dans le lard" ils vont se retrouver tout nu et devront faire marche arrière... mais bon on a l'habitude avec les GAFAMS.

Quand au département marketing qui bouffe toujours 50-60% du budget sur un projet vidéoludique, je comprendrai jamais. Un bon jeu, c'est comme une bonne série. Le bouche à oreille fait toujours le travail de faire péter les ventes.
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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 04/07/2025 à 14:06
Personnellement, j'applaudis la décision de Microsoft... (c'est du 2ème degré)

Cela fait plusieurs années maintenant que les dirigeants de Microsoft s'ingénient à "saloper" leur produits et à générer un véritable dégoût auprès des utilisateurs pourtant fidèles...

Après avoir détruit la réputation de Microsoft à coups de violation des données privées des utilisateurs, d'infantilisation de l'utilisateur lui empêchant de gérer l'ordinateur qu'il a acheté comme il l'entend, de transformer leur processus commerciaux en racket organisé, voilà que ces cons vont transformer le code de leur produit en chantier de bugs "made in IA"...

Il y a au moins une chose que l'on peut pas reprocher à cette équipe de bras-cassés. c'est... de ne pas être constant dans l'erreur!
6  0 
Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 04/07/2025 à 13:56
Citation Envoyé par RenarddeFeu Voir le message
Logique ! L'IA est au salarié de bureau ce que la voiture est au cheval.

Je suis sûr qu'en 1908 les crochets avaient de très bons arguments contre la Ford T, qui était honnêtement moins performante qu'une calèche. Ça n'a pas empêché la voiture de s'imposer au fil du temps.
En 1908, la calèche et la Ford T menaient à bien la même mission: Aller à l'endroit où le conducteur voulait se rendre... On ne peut pas en dire autant de l'IA.

A mon corps défendant, je teste les compétences de l'IA depuis plusieurs semaines à cause de Google...

Mon expérience est sans appel: L'IA raconte des conneries dans 90% des cas! Heureusement que Google en plus de son IA foireuse continue à fournit de bons vieux résultats de recherche...
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Avatar de Razmauve12
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 04/07/2025 à 15:49
Citation Envoyé par Anselme45 Voir le message
Personnellement, j'applaudis la décision de Microsoft... (c'est du 2ème degré)

Cela fait plusieurs années maintenant que les dirigeants de Microsoft s'ingénient à "saloper" leur produits et à générer un véritable dégoût auprès des utilisateurs pourtant fidèles...

Après avoir détruit la réputation de Microsoft à coups de violation des données privées des utilisateurs, d'infantilisation de l'utilisateur lui empêchant de gérer l'ordinateur qu'il a acheté comme il l'entend, de transformer leur processus commerciaux en racket organisé, voilà que ces cons vont transformer le code de leur produit en chantier de bugs "made in IA"...

Il y a au moins une chose que l'on peut pas reprocher à cette équipe de bras-cassés. c'est... de ne pas être constant dans l'erreur!
Je suis pas chez Microsoft, mais il y a fort à parier que les "commerciaux" ont plus que pris le pouvoir dans les processus décisionnel sur les ingénieurs. Comme vous le dites parfaitement, ça se ressent sur leurs produits. Ils innovent pas, ils cherchent à racketter au moindre coût. En ce moment les news pleuvent au sujet des administrations qui commencent à en avoir marre du coût prohibitif des licences. Alala, si seulement Jean Michel fonctionnaire acceptait le changement de logiciel...
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Avatar de kain_tn
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 29/06/2025 à 11:52
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Microsoft force l’adoption de Copilot en interne : « l'utilisation de l'IA n'est plus facultative », indique l'entreprise
qui envisage même de noter l’usage de l’IA dans les bilans de performance annuels
Ah oui, quand-même...

Corrélé à cet article, ça sent le désespoir...
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Avatar de Ttienne
Futur Membre du Club https://www.developpez.com
Le 05/07/2025 à 10:10
Citation Envoyé par Razmauve12 Voir le message
Je suis pas chez Microsoft, mais il y a fort à parier que les "commerciaux" ont plus que pris le pouvoir dans les processus décisionnel sur les ingénieurs. Comme vous le dites parfaitement, ça se ressent sur leurs produits. Ils innovent pas, ils cherchent à racketter au moindre coût. En ce moment les news pleuvent au sujet des administrations qui commencent à en avoir marre du coût prohibitif des licences. Alala, si seulement Jean Michel fonctionnaire acceptait le changement de logiciel...
Slt, qu'entendez vous par "plus que pris le pouvoir" dans les processus décisionnels?
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Avatar de RenarddeFeu
Membre averti https://www.developpez.com
Le 04/07/2025 à 4:19
Logique ! L'IA est au salarié de bureau ce que la voiture est au cheval.

Je suis sûr qu'en 1908 les crochets avaient de très bons arguments contre la Ford T, qui était honnêtement moins performante qu'une calèche. Ça n'a pas empêché la voiture de s'imposer au fil du temps.
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