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Microsoft permet aux patrons d'identifier les équipes qui n'utilisent pas pleinement Copilot : Viva Insights intègre un tableau de bord indiquant la fréquence et les contextes d'utilisation de son IA

Le , par Stéphane le calme

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Sous couvert d’aider les entreprises à « accélérer leur transformation numérique », Microsoft vient d’intégrer dans Viva Insights un tableau de bord permettant aux managers d’identifier les équipes qui n’utilisent pas suffisamment Copilot. Derrière la façade bienveillante de la productivité augmentée, se dessine un modèle de gouvernance où l’intelligence artificielle devient juge et témoin du comportement des employés.

Microsoft ne cache plus ses ambitions : faire de Copilot un outil omniprésent dans les suites Office, Teams et Outlook. Mais depuis quelques jours, la firme franchit un cap en intégrant à Viva Insights — la plateforme d’analyse comportementale des employés — un indicateur d’adoption du Copilot. Concrètement, les managers peuvent désormais savoir quelles équipes utilisent le copilote IA, à quelle fréquence et dans quels contextes (rédaction de mails, réunions, planification, génération de documents, etc.).

L’objectif officiel est d’aider les dirigeants à identifier les équipes qui tirent le meilleur parti des outils d’IA pour renforcer la productivité. Mais la formulation de Microsoft ne trompe personne : les entreprises peuvent aussi « repérer les groupes qui n’exploitent pas pleinement Copilot ». Autrement dit, il devient possible de savoir qui résiste encore à l’assistant numérique.


Viva Insights, un miroir du comportement au travail

Lors de son lancement en 2021, Viva Insights promettait d’aider les employés à « mieux équilibrer leur temps de travail et de concentration ». Quelques années plus tard, la plateforme est devenue un outil d’observation systématique des pratiques professionnelles.

Il faut dire qu'à son lancement, le module Viva Insights était déjà pressenti comme la prochaine étape de la fonction controversée de score de productivité de Microsoft. Microsoft a été largement critiqué pour avoir permis aux gestionnaires d'approfondir les données sur les employés individuels grâce aux métadonnées collectées par ses logiciels et services. L'entreprise a été contrainte de modifier son score de productivité, et Viva Insights s'appuie sur ces informations similaires axées sur la protection de la vie privée pour les cadres et les employés.

À son lancement, Microsoft affirmait que Viva Insights inclurait des données pour les gestionnaires et les dirigeants afin de surveiller les schémas et les tendances de travail, mais que la vie privée serait protégée. « Cela signifie que les informations personnelles ne sont visibles que par l'employé, tandis que les informations destinées aux cadres et aux dirigeants sont regroupées et dépersonnalisées par défaut afin de protéger la vie privée des individus », expliquait Jared Spataro, qui était alors responsable de Microsoft 365.

Viva Insights compile déjà les durées de réunion, le volume d’emails, les interactions Teams, et désormais l’usage de Copilot. L’intégration récente de Copilot enrichit ce dispositif d’un nouvel indicateur : le Copilot Engagement Score. Autrement dit, l’entreprise peut savoir non seulement si un employé travaille trop ou pas assez, mais aussi s’il travaille « avec ou sans IA ». Ce n’est plus seulement la productivité qu’on mesure : c’est l’alignement comportemental avec la stratégie technologique de Microsoft. Les équipes les plus « Copilot-compatibles » seront perçues comme modernes, tandis que celles qui utilisent moins l’IA pourraient être vues comme réticentes au changement.

Des comparaisons, encore des comparaisons

Le déploiement des benchmarks dans le tableau de bord Microsoft Copilot permet de comparer des cohortes en fonction du type de responsable d'entreprise, de la région et des fonctions professionnelles en termes de pourcentage d'utilisateurs actifs de Copilot, d'adoption par application et de retour sur investissement.

« Le résultat de la cohorte examine la composition des rôles du groupe sélectionné et construit un résultat moyen pondéré attendu basé sur la correspondance des rôles au sein du locataire », a déclaré Microsoft.

Il sera également possible de comparer le pourcentage d'utilisateurs actifs de Copilot d'une organisation avec celui d'autres entreprises. Selon Microsoft, les chiffres sont calculés à l'aide de modèles mathématiques aléatoires, de sorte qu'aucune donnée d'une entreprise en particulier n'est utilisée et qu'il n'est pas possible de déterminer qui fait partie du benchmark par rapport auquel l'adoption de Copilot par votre propre entreprise est mesurée.

Citation Envoyé par Microsoft
Nous sommes ravis d'annoncer le lancement initial des benchmarks dans le tableau de bord Microsoft Copilot dans Viva Insights. 

Cette nouvelle fonctionnalité permet aux organisations de comparer l'utilisation de Copilot en interne entre différents groupes de l'entreprise, ainsi qu'en externe par rapport à des entreprises similaires. Ces informations permettent d'identifier les tendances d'adoption et fournissent un contexte plus large et de nouvelles opportunités pour améliorer l'engagement Copilot.

Grâce à ces changements, le tableau de bord Microsoft Copilot comprendra :
Des benchmarks internes pour comparer les cohortes au sein de votre entreprise en fonction des types de managers, des régions et des fonctions :
  • Pourcentage d'utilisateurs actifs de Copilot
  • Adoption par application
  • Pourcentage d'utilisateurs fidèles


Références externes permettant de comparer votre pourcentage d'utilisateurs actifs de Copilot :
  • Les 10 % et 25 % des entreprises les plus performantes dans votre secteur
  • Les 10 % et 25 % des références globales les plus performantes

Une stratégie commerciale déguisée en indicateur RH

Derrière cette innovation se cache une logique économique limpide : Microsoft doit justifier le coût de Copilot (30 dollars par utilisateur et par mois). En transformant son usage en KPI, la firme incite les entreprises à contrôler et à stimuler l’adoption pour maximiser le retour sur investissement.

C’est une manière subtile de déplacer la pression commerciale sur les managers : ce ne sont plus les ventes qui imposent l’outil, mais les statistiques internes qui culpabilisent les équipes « à la traîne ». Le discours sur « l’aide à la transformation » masque une injonction à la conformité technologique.

On retrouve ici une tendance déjà visible dans l’écosystème Microsoft : faire des outils de productivité des plateformes d’observation. De OneDrive qui sauvegarde tout par défaut à Copilot qui analyse chaque saisie, la frontière entre assistance et surveillance devient floue.

Les risques d’une productivité sous surveillance

Cette approche soulève plusieurs questions. D’abord, celle de la transparence : les employés savent-ils exactement quelles données Copilot et Viva Insights collectent ? L’usage de l’IA générative implique des logs détaillés sur les requêtes, les fichiers analysés et les échanges contextuels. Croisés avec des données de productivité, ces éléments peuvent permettre une cartographie très fine des comportements professionnels.

Ensuite, il y a le risque culturel. Transformer l’adoption de l’IA en indicateur de performance pourrait décourager la réflexion critique et encourager une utilisation mécanique, motivée par la peur d’être mal classé plutôt que par un réel besoin métier. Ce type de management par les données risque d’aboutir à une standardisation des pratiques plutôt qu’à une innovation réelle.

Le paradoxe de la modernité imposée

Microsoft se positionne comme le moteur d’une nouvelle ère de travail « assisté par l’IA ». Pourtant, en cherchant à tout mesurer, la firme reproduit une vieille logique tayloriste : celle de la productivité sous contrainte. Le paradoxe est frappant. Alors que Copilot se veut un outil de...
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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 14/10/2025 à 12:02
Microsoft permet aux patrons d'identifier les équipes qui n'utilisent pas pleinement Copilot
Maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaagnifique!

Après l'espionnage et l'appropriation de données privées, voilà que maintenant Microsoft fait dans la délation (Pour info: "délation" signifie "Dénonciation inspirée par des motifs méprisables")!

Voilà qui va occuper la CNIL, quelques avocats et quelques juges des prud'hommes!

Pour info, selon la loi française, un employé peut être espionné par son employeur mais dans certaines limites et cela ne doit pas toucher la sphère privé... Sphère privée de l'employé sur sa place de travail qui est reconnue par la jurisprudence:

Même sur son lieu de travail, le salarié conserve une sphère de vie privée qui doit être respectée par l’employeur. Cette notion de « vie privée résiduelle » a été consacrée par la jurisprudence et s’applique à différents aspects de la vie au travail. Ainsi, les communications personnelles du salarié bénéficient d’une protection particulière. L’employeur ne peut pas prendre connaissance des messages identifiés comme personnels sans violer le secret des correspondances. De même, le salarié doit pouvoir disposer d’un espace personnel sur son lieu de travail (casier, tiroir fermé à clé) dont le contenu est présumé privé. La Cour européenne des droits de l’homme a même reconnu que l’usage raisonnable d’internet à des fins personnelles pendant le temps de travail pouvait relever de la vie privée. Cette protection s’étend également aux données personnelles du salarié. L’employeur ne peut collecter que les informations strictement nécessaires à la gestion du personnel et à l’organisation du travail. Les données sensibles (opinions politiques, appartenance syndicale, état de santé) bénéficient d’une protection renforcée. Le RGPD impose des obligations strictes en matière de collecte, de traitement et de conservation de ces données. Le salarié doit être informé de la nature des données collectées et de leur finalité. Il dispose d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition. La protection de la vie privée résiduelle au travail impose donc des limites claires à la surveillance exercée par l’employeur.
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