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Microsoft accusée de déguiser son moteur de recherche Bing en Google pour induire en erreur les internautes inattentifs.
Certains parlent de reflet d'une concurrence féroce, d'autres de manipulation délibérée

Le , par Stéphane le calme

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Microsoft tente une nouvelle stratégie pour inciter les gens à utiliser son moteur de recherche Bing. Lorsqu'une personne qui n'est pas connectée à un compte Microsoft recherche « Google » sur Bing, la page de résultats change pour ressembler à celle de Google. L'interface comporte une barre de recherche, une image semblable à celle de Google en haut de la page et un texte sous la barre de recherche qui imite la présentation de Google. La page défile même un peu vers le bas pour masquer la barre de recherche habituelle de Bing. Bien que les résultats de recherche habituels de Bing s'affichent toujours sous cette fausse interface Google, ce changement se produit spécifiquement lorsque quelqu'un effectue une recherche sur « Google ». Cette tactique est particulièrement visible lorsque les utilisateurs configurent un nouvel ordinateur avec le navigateur Microsoft Edge, ce qui peut les amener à utiliser Bing sans s'en rendre compte alors qu'ils voudraient en réalité utiliser Google.

Microsoft aimerait vraiment, vraiment, vraiment que vous utilisiez Bing, son propre moteur de recherche qui concurrence le monopole de Google. Non seulement Bing est intégré à Windows et à d'autres produits Microsoft tels que le navigateur Edge, mais il utilise également de nombreuses astuces visuelles pour vous détourner de Google. Mais la dernière astuce de l'entreprise est plus, eh bien, délicate - en fait, il s'agit tout simplement d'un camouflage de Google.

Microsoft, en quête de parts de marché dans le domaine des moteurs de recherche, semble avoir adopté une approche audacieuse. En utilisant des interfaces ou des résultats qui imitent visuellement ceux de Google, Bing espère capter l’attention des utilisateurs habitués à ce dernier. Bien que cette tactique puisse paraître astucieuse d’un point de vue marketing, elle brouille la frontière entre l’innovation (côté design) et la manipulation.

Il est crucial de rappeler que Google domine le marché mondial des moteurs de recherche avec environ 90 % de part de marché selon les données de StatCounter, tandis que Bing peine à dépasser 3 %. Face à cet écart, Microsoft pourrait considérer ces méthodes comme un moyen de réduire l’écart rapidement, mais à quel prix ?

Voici comment cela fonctionne. Si vous allez sur Bing et que vous cherchez [google] ou [moteur de recherche] et aussi [yandex], Bing vous dirigera vers une nouvelle boîte de recherche qui ressemble beaucoup à celle de Google. En fait, il masque les marques Bing et Microsoft en vous ancrant juste assez loin pour que vous ne les voyiez pas.

Voici une image GIF de ce système en action :


La stratégie de Microsoft repose en partie sur la confusion des utilisateurs, ce qui soulève des inquiétudes quant au respect de leur choix et de leur autonomie. Si certains internautes remarquent la supercherie, d’autres, moins attentifs, risquent d’être dirigés vers Bing sans s’en rendre compte. De plus, cette approche pourrait nuire à la crédibilité de Bing. Plutôt que d’attirer des utilisateurs grâce à des fonctionnalités uniques ou une meilleure expérience, la marque s’expose à des critiques sur son intégrité.

Des réactions mitigées

Cette pratique a suscité des réactions mitigées dans l’opinion publique et parmi les experts du secteur. Certains estiment que cela reflète une concurrence féroce, voire désespérée, dans un domaine dominé par un acteur quasi monopolistique. D’autres, en revanche, condamnent fermement cette tactique, la qualifiant de manipulation délibérée.

Une question se pose tout de même : jusqu’où une entreprise peut-elle aller pour concurrencer un leader du marché ? Si la concurrence encourage généralement l’innovation, des pratiques trompeuses risquent de compromettre la confiance des utilisateurs et d’affaiblir l’écosystème numérique dans son ensemble.

Microsoft a demandé aux utilisateurs de Chrome d'essayer Bing par le biais de fenêtres pop-up non qui ne pouvaient pas être bloqués

Des publicités Bing apparaissaient sous forme de pop-ups dans Chrome sur Windows 10 et 11, poussant les utilisateurs à faire de Bing leur moteur de recherche par défaut. Microsoft a présenté cette démarche comme une opportunité pour les utilisateurs, offrant plus d’interactions avec Copilot et un historique de conversation enrichi.

Comme les utilisateurs l'ont souligné, lors de l'utilisation du navigateur de bureau de Google sur Windows 10 ou 11, une boîte de dialogue apparaît soudainement et de manière irritante sur le côté de l'écran, invitant les gens à faire de Bing de Microsoft le moteur de recherche par défaut dans Chrome. Les internautes sont informés qu'ils peuvent utiliser Chrome pour interagir avec le chat bot OpenAI GPT-4 de Bing, ce qui leur permet de poser des questions et d'obtenir des réponses en utilisant le langage naturel :

« Discutez gratuitement avec GPT-4 sur Chrome ! Obtenez des centaines de discussions quotidiennes avec Bing Al », lit-on dans l'annonce. Si vous cliquez sur « Oui », la fenêtre contextuelle installera l'extension Chrome « Bing Search » tout en faisant du moteur de recherche de Microsoft le moteur de recherche par défaut.

Si vous cliquez sur "Oui" dans l'annonce pour passer à Bing, une fenêtre contextuelle de Chrome s'affiche, vous demandant de confirmer que vous souhaitez changer le moteur de recherche par défaut du navigateur. La fenêtre contextuelle demande : « Voulez-vous changer de fournisseur de recherche ? ». Puis un avertissement Chrome indique : « l'extension "Microsoft Bing Search for Chrome" a modifié la recherche pour utiliser bing.com ».

Juste en dessous de cette alerte, apparemment en prévision de la fenêtre contextuelle de Chrome, une autre notification Windows avertit : « Attendez - ne changez pas à nouveau ! Si vous le faites, vous désactiverez Microsoft Bing Search for Chrome et perdrez l'accès à Bing Al avec GPT-4 et DALL-E 3. Sélectionnez Garder pour rester avec Microsoft Bing ».

Il ne semble pas y avoir de moyen simple d'empêcher la publicité d'apparaître.


Microsoft Bing aurait gagné moins de 1 % de parts de marché depuis l'ajout du chatbot d'IA Bing Chat

Malgré l'intégration des fonctions d'IA dans Bing, les résultats ne sont pas convaincants. Les données de Sensor Tower, compilées par Bloomberg, ont révélé que les efforts de Microsoft en matière d'IA n'ont pas érodé de manière significative la part de marché de Google dans le domaine de la recherche. Les données de la société d'analyse Statcounter révèlent également que le moteur de recherche de Microsoft a terminé l'année 2023 avec seulement une part de 3,4 % du marché mondial de la recherche, soit une augmentation de moins d'un point de pourcentage depuis l'arrivée de Bing Chat. Même son de cloche pour 2024 où Bing termine avec 3,97 % de part de marché.


Bing a longtemps lutté pour sa pertinence et s'est attiré plus de moqueries que de reconnaissance au fil des ans en tant qu'alternative sérieuse à Google. Les multiples changements de marque et de conception depuis ses débuts en 2009 n'ont guère contribué à accroître sa popularité. Un mois avant que Microsoft ne dote le moteur de recherche d'une IA générative, les internautes passaient 33 % moins de temps à l'utiliser que 12 mois plus tôt. Selon Sensor Tower, l'ajout des fonctions d'IA à Bing a permis d'inverser cette tendance.

Néanmoins, le directeur marketing de Microsoft, Yusuf Medhi, a déclaré à Bloomberg que « des millions et des millions de personnes » continuent à utiliser les nouvelles fonctions d'IA. Mais selon les données de StatCounter, la part de marché mondiale de Google se situe actuellement dans les 90 %, et ce depuis pratiquement toute la période de 15 ans pour laquelle StatCounter fournit des données. La part de marché mondiale de Bing sur la même période a été remarquablement stable : elle était d'environ 3,5 % à l'été 2009, lorsque ce qui était connu sous le nom de Live Search a été rebaptisé Bing, et en décembre 2023, ce chiffre était d'environ 3,4 %.

Les données américaines récentes sont légèrement plus flatteuses pour Microsoft, car dans l'ensemble, les utilisateurs ont passé 84 % plus de temps sur le moteur de recherche. L'utilisation de Bing est passée de 6,7 % en décembre 2022 à 7,7 % en décembre 2023. Mais les analystes rappellent que cela ne suggère pas nécessairement un afflux de nouveaux utilisateurs de Bing. L'utilisation est restée dans la fourchette moyenne de 6 % pendant la majeure partie de 2023 avant d'augmenter vers la fin de l'année et l'utilisation de Bing aux États-Unis a flotté dans cette même zone de 6 à 7 % pendant la majeure partie de la dernière décennie.

La course aux moteurs de recherche dopés à l'IA

L'équipe de Bing ajoute des fonctions d'IA pour attirer du monde, mais Google développe également ses propres outils d'IA en vue de contre-attaquer. En mai, Google a lancé une version expérimentale de son moteur de recherche appelée "Search Generative Experience" (SGE), qui fournit des réponses conversationnelles en plus de la liste de liens habituelle.

L'intégration de l'IA générative dans les moteurs de recherche changera fondamentalement la façon dont les gens recherchent et reçoivent des réponses en ligne. Pour Microsoft, ce changement est l'occasion de propulser Bing vers l'avant. Mais les gains progressifs réalisés jusqu'à présent montrent clairement que les fonctions d'IA ne suffiront peut-être pas à faire de Bing un acteur redoutable sur le marché. Les analystes se montrent sceptiques. « Nous sommes à l'heure de la ruée vers l'or en ce qui concerne l'IA et la recherche », a déclaré Shane Greenstein, économiste et professeur à la Harvard Business School, qui a étudié la commercialisation d'Internet.

« Pour l'instant, je doute que l'IA fasse bouger l'aiguille, car dans le domaine de la recherche, vous avez besoin d'un volant d'inertie : plus vous effectuez de recherches et meilleures sont les réponses. Google est la seule entreprise à avoir bien établi cette dynamique », a ajouté Greenstein. Toutefois, Greenstein estime que Bing, en tant qu'outsider, dispose d'une plus grande marge de manœuvre pour expérimenter de nouvelles fonctions basées sur l'IA. L'économiste explique : « Google doit veiller à ne pas nuire à sa marque et à son produit lorsqu'il s'agit de tester de nouveaux outils d'IA. Bing peut se permettre de prendre des risques. Il n'a rien à perdre ».

Cela ne veut pas dire que la domination de Google dans le domaine de la recherche est assurée. Le moteur de recherche fait de plus en plus l'objet de controverses et les utilisateurs se plaignent de la dégradation continue de la qualité des résultats de recherche. Des chercheurs de l'université de Leipzig ont publié une étude qui confirme ce phénomène. L'étude suggère que Google, et ses rivaux Bing et DuckDuckGo sont confrontés à la baisse de la qualité des résultats de recherche. Selon les chercheurs, la baisse de la qualité des SERP serait liée aux mauvaises pratiques d'optimisation utilisées par les sites Web pour améliorer leur référencement.

Source : rapports sur le comportement de Bing

Et vous ?

Quel moteur de recherche utilisez-vous ? Sur quel type d'appareil ?

La domination de Google dans le secteur justifie-t-elle des pratiques agressives de la part de ses concurrents ?

Quelles innovations pourraient permettre à Bing de rivaliser efficacement avec Google sans recourir à des pratiques trompeuses ?

Les moteurs de recherche alternatifs ont-ils encore une chance de s'imposer dans un marché aussi consolidé ?

Microsoft va-t-il trop loin en cherchant à profiter de la confusion des utilisateurs ?

Les utilisateurs ont-ils une part de responsabilité dans leur propre vigilance sur Internet ? Est-il acceptable pour une entreprise de capitaliser sur l’inattention ou l’habitude des internautes ?

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